Peu de choses sont connues sur la jeunesse de Jean de Ockeghem, si ce n’est qu’il est originaire d’Anvers dans les Flandres. Il y est attesté en tant que chantre de la collégiale Notre-Dame entre 1443 et 1444. Deux ans plus tard et jusqu’en 1448, il figure parmi les chantres du duc de Bourbon, Charles Ier, avant d’entrer au service du roi de France Charles VII en qualité de chapelain puis de premier chapelain de la chapelle du roi à partir de 1452. Lorsque le roi séjourne au château de Tours, il fait donner selon Francesco Florio une messe tous les jours dans la chapelle. La musique est alors du ressort de Jean. Dans sa description de la ville de Tours, Florio ne parie pas d’éloges sur la voix du chapelain [Chevalier, 1998].
Deux ans plus tard, il obtient le canonicat de Saint-Martin de Tours. La première mention d’Ockeghem comme chanoine de l’abbaye tourangelle remonte à la cérémonie de la translation des reliques de saint Martin le 10 mars 1454 [Renaissance Transmedia lab]. Quatre ans plus tard, vraisemblablement grâce au roi, il est nommé à la charge de trésorier de Saint-Martin à Tours en 1459 [van Overstraeten, 1992, p. 25]. Cette dignité prestigieuse en fait le gardien du tombeau de saint Martin, des reliques et du trésor. Dès lors, Ockeghem prend ses quartiers dans l’hôtel des trésoriers de Saint-Martin dont la porte est encore visible sur la place du Grand-Marché. Cependant, le trésorier y séjourne peu, préférant suivre la cour.
Après la mort de Charles VII, il conserve ses fonctions auprès de Louis XI de qui il semble avoir été particulièrement proche. Parfois désigné comme maître de la chapelle royale et conseiller du roi, le souverain lui aurait même confié des missions diplomatiques dans les Flandres. En 1463, il devient chanoine de Notre-Dame puis de Saint-Benoît de Paris.
Jean de Ockeghem était également un compositeur. Il est particulièrement connu pour son Requiem qui fut joué le 22 juillet 1461 lors des funérailles de Charles VII [Renaissance Transmedia lab]. Le compositeur meurt le 6 février 1497 [van Overstraeten, 1992, p. 26]. Dans son testament, qu’il avait rédigé quelques années plus tôt en 1488, Jean lègue tous ses biens à Saint-Martin. Une messe est donnée en son honneur par le chapitre [Transmedia lab].
Bibliographie
Chevalier Bernard, « L’éloge de Tours de Francesco Florio (1477) : Entre la tradition médiévale et le discours humaniste », dans Images et imaginaires dans la ville à l’époque moderne, Tours, Presses universitaires François-Rabelais, 1998.
van Overstraeten, Daniel, « Le Lieu de Naissance de Jean Ockeghem (ca 1420-1497): Une Énigme Élucidée », dans Revue Belge de Musicologie / Belgisch Tijdschrift Voor Muziekwetenschap, vol. 46, Société Belge de Musicologie, 1992, p. 23–32.
Transmedia Lab.